Critique du film Oblivion par Etienne Darraud

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En 2077, après des décennies de guerre contre la terrible menace des Scavs, les humains ont quitté la Terre. Jack Harper (Tom Cruise) vit dans une station au dessus des nuages et a pour mission de réparer et d’entretenir les drones présents à la surface de la Terre afin qu’ils extraient des ressources vitales aux humains expatriés. Un jour, témoin d’un crash, il voit sa vie bouleversée…

Oblivion est l’un des blockbusters de l’année avec un budget de plus de 120 millions de dollars et un acteur principal tout-puissant auquel la promotion est automatiquement dévouée. Le film se distingue de la masse des plus grosses productions par son réalisateur, Joseph Kosinski, particulièrement attaché au scénario puisqu’il s’agit d’une adaptation du roman graphique qu’il a créé. Le précédent opus de Kosinski, TRON : L’héritage souffrait de n’être qu’une coquille vide, un spectacle aux indéniables qualités esthétiques mais vain dans le récit. Oblivion n’a pas tant ce sens entrepreneurial qui vit Disney confier à Kosinski la franchise TRON que cette vision personnelle et référencée (2001 l’odyssée de l’espace, notamment) de la Science-fiction. Le réalisateur confirme d’ailleurs qu’il est un habilleur hors pair; les plans mêlés de solitude, de technologies et des décors d’Islande sont d’une réelle poésie. L’écriture, inspirée dans la mise en scène et l’esthétique propre au genre, compense de façon inégale un scénario délesté de réel enjeu dramatique qui, malgré une énigme émaillée avec parcimonie, ne remplit pas l’objectif de la sidération écolo-philosophique. Reste une belle proposition pour l’humanité servie par des acteurs au diapason (Tom Cruise et Andrea Riseborough principalement). Si le film passe plus pour un clip hors de prix du groupe de musique électronique M83, à qui Kosinski a confié la composition de la bande originale, il n’en demeure pas moins un objet singulier et envoûtant.

Bonus : La musique d’Oblivion par le groupe electro français M83 :