Critique Fast and Furious 6 par Sofiène Lamri

Fast-Furious-6

Après le casse de Rio de Janeiro, Dominic Toretto (Vin Diesel) et sa bande coulent des jours heureux aux quatre coins du globe. Cependant l’apparition d’une nouvelle équipe de braqueurs professionnels dirigée par un certain Owen Shaw (Luke Evans) va pousser l’agent Hobbs (Dwayne Johnson) a demander de l’aide à Dom. Ce dernier va s’empresser de convoquer ses proches afin d’éclaircir le mystère entourant la mort de son ancienne petite-amie Letty (Michelle Rodriguez).

Déjà à son sixième épisode, la franchise Fast and Furious connait des avis mitigés, se cherchant entre les courses à tombeaux ouverts, et la pure action/braquage. On se souvient du cinquième opus se démarquant de ses aînés par la présence d’un casting plus fourni, avec Dwayne Johnson et d’une action nettement plus mondialisée, ce qui a indéniablement propulsé Fast and Furious au rang de blockbuster. On arrive donc en 2013, et on comprend que le fruit Fast and Furious a mûri…

Sur base du cinquième épisode, on attend de FAF6 qu’il explose davantage, on comprend dès les premières minutes que le pari est tenu, cela grâce à la présence de Dwayne Johnson et Vin Diesel, deux bêtes de compétition dont il est difficile de parler sans chuter dans le champ lexical des minéraux, effectivement The Rock est taillé dans le titane et bétonne la case charisme, tandis de Vin est une véritable grotte de Lascaux à lui seul tant sa voix caverneuse nous promet de l’action à 200km/h. Luke Evans, que l’on connaît bien depuis The Raven, est ici un criminel « so british » apportant une bonne dose de subtilité, dans sa condition d’ancien SAS, il procure également au film une cinétique incroyable. Ces trois acteurs s’avèrent être les tauliers des deux prochaines heures où l’on a pas le temps de souffler entre des courses de Formule 1 dans les rues londoniennes et de l’UFC dans l’Underground Subway. On est d’autant plus comblé que tous les acteurs donnent du leur, soit en driftant avec la dernière BMW, soit en éclatant un bureau sur le crâne d’un bad guy, ils fournissent aussi l’humour nécessaire à la digestion du steak d’action de 5kg que propose FAF6. Le schéma actanciel de FAF6 est donc plus tortueux, plus vaste, plus électrique.

Impossible de rester calme après avoir vu Fast and Furious 6, l’énergie du film nous est transmise, on croit pouvoir déplacer des montagnes après avoir assisté à une telle démonstration. Un seul mot vient donc en tête : maturité. Le réalisateur Justin Lin a su s’entourer des bonnes personnes afin de trouver le juste milieu entre vitesse et puissance, et pour cause l’action est maitrisée de bout en bout, la tôle est froissée, les mâchoires sont cassées, les champignons sont écrasés, et le spectateur est subjugué. Fast and Furious 6 se révèle être le tabula rasa du cinéma d’action, et en imposant son style, ses codes, son univers, place la barre sur la ligne de Karman.