[Le Panier rédac’ chef] Une semaine comme les autres en ERASMUS par Blonde Platine

Le Panier rédac' chef pour ItinéraireBis

Blonde Platine - Photo de Manon Mella – à Brünett - Terrasse Éphémère.
Blonde Platine – Photo de Manon Mella – à Brünett – Terrasse Éphémère.

Tu l’as peut-être déjà croisé dans une de ces soirées parisiennes où elle dansait tel un animal venimeux devant les platines.

Noctambule aguerrie, Blonde Platine connaît les boîtes parisiennes comme sa poche. Elle a décidé, depuis peu, de passer derrière les platines pour nous faire danser jusqu’à l’aube !

Pour cette collaboration entre Le Panier et ItinéraireBis, Blonde Platine nous partage son expérience Erasmus avec l’honnêteté la plus totale; celle d’une étudiante comme les autres à l’étranger, avide de soirées barrées en tout genres.

Une semaine comme les autres en ERASMUS par Blonde Platine

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, veuillez consommer avec modération.

« Tu verras, tu ne vas jamais autant boire de toute ta vie en si peu de temps !! », voilà ce que mes amis ex-Erasmus avaient pu me dire avant mon départ, ce à quoi je répondais : « je vais pas en Angleterre pour boire mais pour améliorer mon anglais, les soirées Erasmus c’est débile ! ». Mais ça, c’était avant. Dès le premier soir, mon périple alcoolique débuta, dès la première nuit j’ai été corrompu par ces inconnus devenus mes acolytes préférés depuis maintenant un mois. Pour comprendre l’étendue de la situation, je vous propose donc de vous dresser un tableau d’une semaine typique à Canterbury.

Deux éléments indispensables pour devenir alcoolique en quatre semaines :

– Avoir WhatsApp et être intégré(e) au sein d’une conversation groupée d’au minimum 20 personnes, afin d’avoir plus d’opportunités de se retrouver à boire chaque soir.

– Habiter en plein cœur du campus, soit vivre à trente secondes de tous tes potes, autrement dit : tu n’es jamais dans ta chambre.

Autres éléments favorisant la socialisation :

– Louer un vélo pour le semestre afin de te rendre disponible aux soirées les plus lointaines.

– Avoir du bon son, une table de mixage, et un trombinoscope pour montrer que t’es cool, même si t’as un accent français pourri quand tu parles en anglais.

LUNDI : MUNGO’S QUIZZ

Un lundi soir pleins de promesses
Un lundi soir pleins de promesses

Le lundi pour toi : c’est boulot et raviolis. Pour moi c’est deux heures de séminaire et basta. Ensuite direction l’escalade jusqu’à 22h afin d’échapper à un énième apéro alors que t’es encore bien bien bien de dimanche soir.
Le concept : hélas, tu vas au sport pour te faire du bien au corps mais tes potes te séquestrent et t’emmènent « boire une petite bière après l’escalade pour se réunir et se voir un peu », disent-ils.

Le résultat : je n’ai pas encore mangé, j’ai bu une pinte, on m’en offre une autre. Il est 22h30, j’ai 1L de bière Stella dans l’estomac, je prends mon vélo, mon portable sonne : « Viens au Mungos pour le quizz ! », ma coloc Bostonienne me prend par les sentiments, je pédale à la cool vers un autre bar du campus. Il est 00h, je suis bourrée.

Le réveil des champions
Le réveil des champions

MARDI : RUBY’S TUESDAY

C’est le jour de la plus grosse cuite. Pourquoi ? Parce que chaque bar du campus a ses propres soirées et le Origins Bar c’est le meilleur et c’est comme ça.

Un mardi avant le bar Origins
Un mardi avant le bar Origins

Le concept : des prix hallucinants : 5 jagerbombs pour 10£, 3 whisky-coke pour 6£, 4 desperados pour 7£ et j’en passe, bref : tu peux venir avec 0£ en espérant ne rien boire, te faire des potes au bar et repartir malencontreusement et involontairement avec beaucoup trop d’alcool dans le sang.

Un mardi soir au bar Origins
Un mardi soir au bar Origins

Et bien que le bar ferme à 1 :00am, nous commençons à boire dans la cuisine commune de X ou Y à partir de 19h. Selon les rencontres et les envies, différents afters sont organisés après 1 :00. Tu peux aller dans la cuisine de Gin : ça c’est pour ceux qui ont encore soifs et qui veulent faire du bruit et monter sur les tables en écoutant du son avec les haut-parleurs de l’IPhone.

Mais également en ville chez L (qui ressemble au chanteur des Kooks) et T (qui ressemble à personne mais apparemment c’est un bon coup) qui ont une baraque absolument dégeulasse mais qui écoutent du bon rock donc ça va. Ou alors tu peux aller dans la cuisine des sœurs jumelles irlandaises avec qui tu peux boire de la bière facilement jusqu’à 4h en parlant de choses absolument inutiles. En revanche, si tu préfères les trucs plus cosy, il y a des afters-tea-parties (mais je balance pas les noms) où tu peux venir avec ta boite de doliprane et ta bouteille d’eau autour d’une bonne tisane verveine, et où tu pries avec les autres pour ne pas être trop « hangover » le lendemain, ou plutôt dans quelques heures. Ces moments de calme après l’ouragan permettent également de faire partager les scoops un peu plus tôt que les autres en train de taper sur du bambou dans la cuisine de Gin.

Un mardi après le bar, dans la maison du sosie des Kooks
Un mardi après le bar, dans la maison du sosie des Kooks

Le résultat : une, deux, voire trois bouteilles de vin, beaucoup trop de shots, des boissons que te tendent tes amis sans savoir vraiment trop ce que tu bois, et de nouvelles têtes aux afters.

Un autre mardi après le bar
Un autre mardi après le bar

MERCREDI : LE LIT OU LA VIE

Un mercredi soir pour ceux qui ne sont pas morts la veille
Un mercredi soir pour ceux qui ne sont pas morts la veille
Un autre mercredi fail

Possibilité 1 : Il est 16h, tu te réveilles mais tu as récupéré seulement 15% de capacité physique. Tu attrapes ton ordi et tu mates BestVines jusqu’à 22h avant de te lever et de te faire une omelette. Je me dis « Plus jamais je touche à l’alcool », mais le soir même je décide de soigner le mal par le mal et je m’autorise une bière après l’élaboration de ma propre théorie.

Ma théorie étant le concept suivant : si je bois une bière en ayant la gueule de bois, l’alcool que je réinjecte dans mon corps va alors réactiver la digestion du foi et accélérer toute l’absorption de l’alcool. Je ne sais pas vraiment si cela marche mais ici on l’expérimente tous.

Un mercredi sous la possibilité 1
Un mercredi sous la possibilité 1

Possibilité 2 : Il est midi, tu te lèves et tu es frais comme un gardon, tu as réussi l’épreuve du mardi !!

Le résultat : dotée de ma carte goldmembrer pour la salle de sport, je vais à un cours de zumba histoire de me donner bonne conscience et montrer au coach ce que j’ai appris hier comme pas de danse.

Un mercredi réussi, à la salle de sport en direct de BBC
Un mercredi réussi, à la salle de sport en direct de BBC

JEUDI : LE TRAVAIL

Un jeudi normal
Un jeudi normal

De 9 :00 à 18 :00 : mes cours. Ensuite ? Weekend. Comment s’imposer un rythme de travail ?
A 20h nous voici déjà en ville, on fait un petit coucou aux gars du Lady Luck, un bar rock branchouille qui grouillent d’anglais punk tatoués.

Un jeudi au Lady Luck
Un jeudi au Lady Luck

Ensuite direction le Cherry Tree.
Le concept : la spécialité de la maison c’est le PigFucker : un mélange de trois vodkas + limonade + ingrédient secret pour 3£. En gros tu te mets bien pour 10£ (bah oui : 1£ de tips hé !).

Pour finir, parce que le bar ferme à 00 :00 et que nous sommes au summum de notre taux d’alcoolémie : on bouge à The Cuban, à base de 2£ l’entrée on s’enjaille sur le dancefloor sur des remix tel que USHER et BENNY BENASSI en une seule track, j’ai d’ailleurs applaudi le DJ pour cette performance magistrale. Pendant ce temps là je croises le sosie de The Kooks qui (re)pécho ma pote mais m’offre un verre pour pas trop leur tenir la chandelle (et aussi parce que j’ai nettoyé toute sa cuisine dans un élan généreux respirant l’alcool d’un mardi soir). Il est 2 :30, on est dans la rue, on chope un taxi, retour à l’Université (oui parce qu’on est quand même là pour étudier de base). Petit after, scoop et compagnie et hop au lit à 6 :00 si on est raisonnables.

VENDREDI : LES RETROUVAILLES

Comme si on ne s’était pas vu de la semaine, le concept c’est « de se faire une bouff’ » et donc d’aller chez Alies (c’est elle qui a la plus grande cuisine), chacun est invité à ramener à boire car on sait très bien qu’on est pas là pour manger des pates carbo et repartir. Evidemment passer 4 heures de bruits intensifs, ses colocs chinois se fâchent « il est minuit, on veut dormir ». On bouge de cuisine en cuisine avec nos boissons à la main. Et plus on change de cuisines, plus on en perd en chemin. J’ai été l’heureuse gagnante de la semaine n°2 . Ceci dit, beaucoup de concurrence avec une de mes coloc et les jumelles maléfiques qui ont débarqué à 3 :00am dans la cuisine de trois mecs (en train de faire un after).

Le premier vendredi sur le campus, ça se pécho
Le premier vendredi sur le campus, ça se pécho
Un vendredi soir, ça se repécho
Un vendredi soir, ça se repécho

Le résultat : elles sont finalement restées pour le petit déjeuner et sont rentrées à 9h30. Well done !

Un vendredi soir sur la boite du campus
Un vendredi soir sur la boite du campus

SAMEDI : NATIONAL EXPRESS POUR VISITE EXPRESS

La magie ici ce sont les cars. Le concept : pour 10£ je me fais un aller-retour Canterbury / Londres en 1h45. Arrivée à Londres je retrouve Deborah et Florian (des amis qui ont quitté la France pour le royaume de la Reine). On mange, on boit, on part en boite à La Fabrique. Le concept : après 3 :00 du matin l’entrée passe à 10£, donc gros avantage pour économiser l’équivalent de deux gin tonic (soit 2 x 5£). Gros son digne du Trésor à Berlin, on sort, Deb’ se fait draguer par un anglais aux mâchoires fortement décontractées, ils sont déjà en train de choisir le nom du bébé. Pendant ce temps, Flo négocie un Sub30 pour le prix d’un Sub15 au Subway. On prend le train, on débriefe et je dois déjà repartir. Je me prends un petit shot de Morgan Spiced Gold pour la route.

Un samedi à La Fabrique
Un samedi à La Fabrique
Un samedi d'éclate totale à Londres
Un samedi d’éclate totale à Londres

Le résultat : je n’ai rien vu de Londres, pas de musées ni même Big-Ben mais seulement le métro qui m’a couté plus cher que le bus.

DIMANCHE : LA DECOMPOSITION HUMAINE

Il est 11 :30, je prends mon bus. Je suis au top : entre euphorie et tristesse. Euphorie car je suis encore sous l’emprise des Gin To’, et tristesse parce que je sais que je vais avoir la gueule de bois sans même avoir eu l’occasion de dormir. Arrivée à la maison, je fonce sous la douche et finis Breaking Bad.

Le concept : c’est le jour du Seigneur.

Le résultat : je me promets de prendre de bonnes résolutions et de me coucher tous les jours avant minuit. Je vous laisse imaginer la suite…

Un dimanche à la maison
Un dimanche à la maison

Ce journal de bord est complètement fictif, toutes ressemblances avec des personnes dans la vie réelle n’est que pur hasard.

L’auteur de cet article s’est converti dans le bouddhisme et pars désormais en weekend avec son club d’escalade pour rester au plus loin de cet environnement néfaste.