INTO THE VALLEY 2016 : dépaysement total !

Certes, un peu tardif pour revenir sur ce festival mais il était impossible pour nous de ne pas vous en parler. 

14256554_521492954711273_1573503310_n


INTO THE VALLEY 2016


Après une première édition réussie, la suivante était largement attendue par son public et cette fois-ci on a eu la chance d’y participer.

Tout se passe donc du 28 au 31 juillet dans la forêt de Dalhalla au cœur de cet immense cratère où les suédois ont aménagé un amphithéâtre dédié à la musique. Alors que la vue en photo nous semblait déjà séduisante, on vous confirme que la Suède a de quoi narguer une bonne partie de l’Europe avec un tel endroit.


14281319_521492948044607_1118489147_n


Et sinon, c’était comment ? 


Jeudi 28 juillet


Après être arrivé à l’aéroport de Stockholm, c’est un train qu’il fallait prendre jusqu’à Rättvick. Avant même d’arriver sur place, la fête a déjà commencé et on se retrouve dans un « Techno Transit » orchestré par la marque de bière TT et la compagnie ferroviaire SJ. Voyage sonore et bonne ambiance, ce sont des DJ qui ouvrent le bal : MHM One, Terje Bakke et Frédéric Rinnan. Une fois arrivé à Rattvick, la ville la plus proche, des navettes nous attendent pour nous emmener sur le lieu du festival. Bien desservie, l’arrivée sur place est assez rapide. Immersion totale dans la nature, les festivaliers se dirigent vers le cratère pour ce premier jour où le soleil est au rendez-vous, laissant tout le monde émerveillé par la vue. Et si il n’est que 20h, les nuits suédoises sont très courtes à cette période de l’année, ce qui permet aux festivaliers d’apprécier beaucoup plus longtemps la beauté des alentours. Pour ce premier jour, les artistes se produisent sur deux scènes différentes : le temple et la pyramide. Arrivé aux alentours de 22h c’est sur la disco groovy de Motor City Drum Ensemble que commence pour nous le festival. Vacillant entre sonorités africaines et disco, le public s’échauffe petit à petit. Puis c’est au tour de Mano Le Tough de prendre le relais pour un set qui nous amènera progressivement vers des tracks qui vont nous faire taper du pied. Entre deux tracks, c’est le moment de faire un tour à la pyramide, scène circulaire et couverte beaucoup plus conviviale et intimiste, pour le b2b de Nadia Chatti et Clea Herlöffson. Découverte sympathique de deux locales, les deux « djette » nous font bien danser mêlant house et techno de façon harmonieuse. Enfin, c’est sur la techno de Fred P -toujours au temple- que nos oreilles décideront de clôturer cette soirée avec de la bonne house made in USA. Connu aussi sous le nom de black jazz consortium, son set nous montre très vite qu’il est l’un des maîtres de la house – nous transportant dans son univers. Alors que la nuit arrive petit à petit, la musique de Fred P amènerait presque un soleil dans la salle. Tandis que le dancefloor se remplit de plus en plus, l’artiste enchaîne les tracks avec une certaine simplicité mêlant vocal et mélodie. 2h30 : le festival se termine et nous restons légèrement sur notre faim mais le choix le plus judicieux est bien entendu d’aller dormir en vu de la line-up du jour suivant.


14256585_521492944711274_1609980112_n


Vendredi 29 juillet


Pour ce deuxième jour, c’est Gidge qui ouvre le bal à 12h – duo très attendu, locaux oblige. Leur live mêle sonorités organiques et musique ambiante pour nous transporter dans un espace où le temps ne compte plus. Avant de continuer la fête, on fait un tour dans l’un de nombreux food truck du festival et le choix est large : sushi, mexicain, burger… Les organisateurs ont très bien géré la partie bar & alimentation. On découvre réellement le lieu -sa beauté – et les petites sculptures à côté de la scène garden, la structure faite de miroirs dans laquelle nous pouvions rentrer, les décorations au bar.. tout ce que hier nous n’avions pas pu voir car trop vite happé par le son. Le soleil tape et l’ambiance de ce festival est vraiment incroyable : pas d’attente au bar ou à l’entrée, des gens souriants – exit les protestations pour un rien – et un cadre dépaysant à souhait. Même si le lieu semble assez grand il y a un côté intimiste dans le cratère de Dalhalla – impossible de perdre tes potes tu les retrouveras toujours avant la fin de la soirée. 14h30, on se dirige vers le temple pour assister au djset de La Fleur, petit bout de femme pleine de vie et d’énergie. Directrice de son propre label « Power Plant », la Fleur a été pour nous une très bonne découverte et une personnalité qu’il faudra suivre au cours des prochaines années. Son set très aérien nous transpose entre deux mélodies. L’artiste nous sort quelques kicks au fur et à mesure que les basses augmentent. Changement de scène pour assister au djset de Nastia, qui sera très groovy, plaçant quelques vocales par ci par là. Honneur aux femmes puisque Nastia sera suivit par Tini, djette berlinoise qui a été pris sous l’aile de Loco Dice il y a quelques années. Tini nous sert de la bonne techno avec quelques sonorités plus groovy, tout en gardant le contrôle. Alors que le public est de plus en plus bouillant, c’est Sonja Moonear et Raresh qui prennent possession du théâtre pour 3h30 de Djset. Les deux artistes commencent doucement plongeant ainsi leur public dans leur univers mais impossible pour nous de trop nous laisser envahir car à 19h30 c’est DJ Tennis qui prend les commandes au Temple. Une fois au Temple pour assister à une heure de set, nous arrivons au bon moment où l’artiste passe « Paranoïd London – Light Tunnel ». Après avoir fait le plein de sonorités mélodieuses, retour au théâtre pour la fin du set de Sonja Moonear et Raresh. Réuni pour la première fois, ce duo est pour nous l’un des plus marquants du festival surtout lorsqu’il passe « H20 ft Billie Satisfied (Take me Higher) » le public devient fou. Alliant la micro roumaine de Raresh et la sensibilité de Sonja, le temps passe trop vite et on aurait adoré profiter d’une heure de plus. Mais c’est Ricardo Villalobos, avec sa micro house et Zip qui vont prendre la place. Toujours aussi surprenant, on ne sait jamais à quoi s’attendre avec Villalobos qui a définitivement sa propre vision de la techno et de la house en marge du « commercial ». Deux heures plus tard, la fatigue commence à se faire mais hors de question de rentrer car Dixon arrive au temple pour nous offrir le plus beau closing du festival. Comme d’habitude, difficile d’être déçu par l’artiste : performance technique et audacieuse, on se rappelle vite pourquoi celui-ci domine le classement de Resident Advisor.


14281426_521492951377940_1829500870_n


Samedi 30 juillet


Arrivée plus tardive, la fatigue se ressent un peu mais nous ne voulions pas rater le live de Jamie Principle. Pionnier de la house made in Chicago, l’artiste réalise une performance magnifique où il place lui-même ses vocales. Le soleil tape et après ce live sous la tente, il est temps d’aller en profiter au théâtre avec le live de Four Tet. Même si la scène n’est pas encore remplie – les suédois profitent assis du spectacle – Four Tet fait son taff mêlant sonorité hip hop et sons jazzy. Tandis que Marcel Dettman arrive sur scène, on reste encore un peu pour profiter du soleil même si on a déjà trop souvent vu l’artiste. On se mêle à la foule et on discute : français, suèdois, allemand.. les gens viennent de partout pour vivre l’expérience qu’est Into The Valley. Trente minutes de techno puissante de Rodhad et on file au temple pour John Talabot. Alors que la nuit tombe, l’artiste nous transporte avec des sonorités gorgées de soleil. Petit tour à la pyramide pour le Djset de Bicep avec sa house musclée qui préparait parfaitement l’arrivée du maître : Jeff Mills. Vétéran de la techno de Détroit, l’artiste nous séduit avec ses mélodies sombres et la structure de son set qui nous fait bouillir de plus en plus au fur et à mesure de la performance. Entre deux tracks, on s’absente pour le live de Kink et ses machines, toujours aussi impressionnant. On retrouve l’artiste pousser ses outils à son maximum. Pour clore ce festival, on a privilégié Nina Kraviz, DJ et productrice accomplie, qui nous embaume très vite dans son style hypnotisant à coup de tracks techno et acid. Le festival s’achève pour de bon – du moins pour certains car la soirée se poursuit en after au camping.

14287721_521492938044608_368416675_n


En conclusion, on y retourne ou pas ?


On a très envie de vous dire oui. Tout d’abord pour le cadre du festival, qui est éblouissant et dépaysant en même temps, mais aussi pour l’ambiance et l’organisation qui, selon nous, n’a pas ou très peu de défauts; ou si, peut être qu’il y a un défaut qui serait le prix environ 170e – cher pour un festival -, mais vouloir faire la fête dans un tel endroit a un prix et la programmation vaut le coup. Pour cette édition nous sommes plus ou moins restés sur des « valeurs sûres » avec le théâtre, la pyramide et le temple puisque la qualité des sets étaient au rendez-vous, mais l’année prochaine on se laissera davantage tenter par la petite scène -plus discrètes- qui accueillait des artistes émergents. Petite scène appelé « le jardin » qui fut très sympa lors de nos brefs passages.

Si cette année nous avons fait le choix du « confort » – prévoyant les températures très fraîches des nuits suédoises -, peut être que nous nous laisserons tenter par le camping l’année prochaine pour assister aux petites afters pleines de bonnes ambiances et de gens sympas car oui, la mentalité suédoises n’est pas la même qu’en France. Accueillants et souriants, les suédois débordent de joie de vivre même si parfois on se demandait si ils appréciaient vraiment le set puisqu’ils sont capable de rester assis 4h et de ressentir la musique. En plus de ça nous avons eu quelques petits retours sur le camping. Si initialement les tentes étaient entreposées dans une aire un peu lointaine et sans charme, les campeurs ont rapidement pris l’initiative de les déplacer pour s’installer dans une forêt toute proche de l’entrée – créant ainsi un spot magnifique en pleine nature avec une bonne ambiance sans prise de tête. Par ailleurs, il était courant de croiser chaque matin les campeurs marcher vers le lac le plus proche pour s’y baigner et ainsi éviter les douches encombrés (propre à tout festival). Alors si vous aussi vous cherchez un festival qui vous immerge en pleine nature, de la bonne humeur et de la bonne musique : Into the Valley est fait pour vous.

Et si le festival vous a convaincu on vous recommande vivement de passer quelques jours à Stockholm, petite ville aux îles entremêlées, qui est vraiment magnifique.


Crédits Photos: Into The Valley