Paradise City Festival : la techno à la flamande

Départ Paris, direction La Belgique. Un brin en retard, nous attendons le bus qui nous mènera dans la campagne flamande. Après 7h de périple, et un café bien mérité, nous atterrissons au lieu-dit. Tranquillité et verdure embrassent nos poumons.

Le cadre est idyllique. Au pied du château Ribaucourt, surplombant l’étang, tentes et lucioles investissent le lieu. Arrivées au camping, où les fêtards ont entamé les hostilités la veille, tout est propre et rangé. Imaginez la surprise pour nous Français, beaucoup plus fougueux et rock’n’roll. Les tentes en carton gratuites, de la marque Kartent, sont installées tel un camp scout et chacun peut la customiser au gré de son pinceau de Picasso. Tout le mobilier du camping est recyclable et plus que confortable.15h, une heure décente pour l’apéro avant d’enchaîner danse et déhanchés. Nos voisins de tente, dont l’accueil Bruxellois est à tomber, deviennent vite nos amis et nos guides pour choisir les bons artistes du weekend. Une fois notre bracelet cashless rechargé – toujours dans une optique écologique – nous arrivons devant la scène Paradise City Live où XXXY débute son set. Rupert Taylor, souvent diffusé sur Rinse et NTS Radio, reste fidèle à sa réputation d’avant-gardiste du garage anglais mêlé à des lignes house et techno. Ce mélange peu conventionnel a satisfait le public pour ce début d’après-midi ensoleillé.

Après un léger détour au bar et une attente aux toilettes payantes – seul gros hic du festival, un pass pipi weekend à 4 euros -, nous filons sur la première et plus petite scène Play Label Records afin de déguster le live de DkA ft. Parsifal & Juk. Sur scène, synthé, saxo, guitare et voix s’entremêlent aux machines. Le label producteur belge deep-house et house music a littéralement enflammé le dancefloor. Depuis les années 2000, le DkA records parcoure les routes et est déjà passé plusieurs fois dans nos célèbres clubs du Badaboum et de la Machine du Moulin Rouge. Inspiré du hip-hop, de funk des années 70 et de jazz, DkA fait converger toutes ces influences dans une techno minimale irréprochable. Ils sont indéniablement le coup de cœur ItinéraireBis du weekend.

Le soundsystem du lieu est mirifiquement bon. Déchaînées par l’énergie débordante du live de DkA, nous décidons de rester devant cette scène où Lazare Hoche (du même nom que le général français bien connu de la Révolution) débute son set. Lazare Hoche Records commence en 2011 où Malin Génie rejoint les rangs. Fine fleur actuelle de la scène house parisienne, sa performance fut égale à sa définition. Nous passons devant la grande scène Love où Acid Pauli offre un live émotionnel, néanmoins pas exceptionnel. Il est donc grand temps de retourner au campement, histoire de rassasier nos palets et nos gosiers. Pour les plus privilégiés, le Chef Sofie Dumont a installé son restaurant de l’autre côté de l’étang où odeurs délicieuses et lumières doucereuses se dégagent du coin lounge. De notre côté, rillettes et vin rouge feront l’affaire. Chill et détente sont les maîtres-mots de ce festival. Ainsi chacun vient participer aux apéros des voisins, et rire jusqu’à outrance.

Nous retournons sur le festival – qui est seulement à 5mn à pieds du camp scout – pour terminer cette première journée en beauté devant Jeremy Underground. Il nous avait déjà régalés au We Love Green il y a deux semaines. En ce samedi soir d’été, Jeremy Underground a fait jusqu’à lors sa plus belle performance. Ce qui nous a poussé un à un à monter sur les caissons dans une euphorie communautaire. C’est cela aussi Paradise City Festival ; créer une synergie indomptable autour d’artistes incontournables. Après une première journée réussie, il est temps d’aller fêter tout cela entre petits louveteaux !Réveil sous le soleil belge, et sous les caméras belges, telle Kim j’ai cru lui enfoncer son appareil dans la poitrine. Parce que oui, en Belgique, on filme, on photographie, on filme, on photographie, on drone, on filme ! Croyez-moi, Kardashian ne doit pas avoir la vie si cool. Après un petit-déjeuner copieux et une bonne douche, il est temps de se remettre dans le bain et retourner au festival jouir du dernier jour. Allongés près de l’étang, nous profitons avant d’aller danser sur le surnommé « the best » Omar S. Son set, directement venu de Detroit, a galvanisé nos gambettes en ce début de soirée. John Talabot, la grande révélation espagnole de ces dernières années, a ensuite pris le relais. Un petit tour à la scène Moodfamily X Roots of Minimal pour se rappeler du super set de Recondite. Nous retournons ensuite à la Silo près de l’étang où Âme clôture le festival. Lumières bleues et blanches sillonnent l’eau, tandis que le remix d’Howling résonne.

Les LED s’éteignent, c’est la fin du festival. Mais pas la fin de la fête pour nous… Prolongation à Bruxelles jusqu’au lundi !

Rendez-vous l’année prochaine pour une édition qui promet d’être encore plus grandiose !


Crédits photo: Paradise City Festival / Fille Roelants