[Report] La Douve Blanche 2017

Pour entamer le mois de juillet, quoi de mieux qu’un condensé de nature, de bonne nourriture et d’exquise musique, le tout à une heure de Paris ? Et oui, le week-end dernier c’était la Douve Blanche. 48h de musique triée sur le volet et des paillettes dans tous les sens, on était forcément au rendez-vous !

Vendredi soir, 19h : check point à Gare de Lyon. On attend les retardataires pour attraper le RER qui nous mènera au petit coin de paradis. Après quelques périples sur les voies, 40°c dans les wagons et un peu de rhum tiède pour patienter, nous voilà arrivés à Souppes Château-Landon. Hop, on monte dans la navette qui sera conduite par la chauffeuse de salle (et de bus du coup) la plus déjantée de l’Île-de-France. Direction le château où la maîtresse de François Ier se délectait jadis. Ni une, ni deux, on monte nos tentes au campement (bien agencé malgré l’afflux de festivaliers) avant que le jour ne tombe. Le site est magnifié d’une scénographie en bois et en couleurs et, autour des deux scènes, plusieurs stands représentent fièrement l’extra-musical : Tatoo flash ? Burgers ? Vêtements responsables ? Tout peut se trouver à la Douve, n’en doutez pas.Premier concert de cette douce soirée estivale : Cabaret Contemporain. Premier coup de cœur pour la team d’ailleurs. Le groupe opère consciencieusement entre retenue et maîtrise musicale. Les deux contrebassistes alternent chacun leur tour parties rythmiques exclusivement percussives et jeu plus classique à l’archet. On appréciera le remplacement de ce dernier par un cintre en métal le temps d’un morceau. Le minimalisme hypnotique de la formation fonctionne : le public est conquis, et nous avec.

S’en suit l’artiste Elbi, petit condiment du label Animal Records. La chanteuse oscille entre soul, jazz et électro pour ensorceler la foule dansante dans la douve du château. Une seconde belle découverte lunaire pour cette première soirée !

Sons et lumières s’éteignent, direction le camping pour redescendre de ces premières émotions et enfiler son duvet. Et oui, on compte bien garder des forces pour la seconde journée qui s‘annonce incroyable.

Réveil au soleil sur une douce bande sonore fraîchement servie par les DJ du crew : un remède miracle pour oublier le sol dur et humide de la nuit passée. Après une douche fraîche où le classique pommeau est remplacé par un tuyau d’arrosage (un festival champêtre, on vous l’avait dit), nous faisons un petit tour au PMU du coin pour retrouver le reste de l’équipe qui va nous rejoindre. Envolées philosophiques et chopes de bière sur la place du village, on ne pouvait pas faire plus local ! Ca y est, on a faim ! On retourne donc sur le site pour s’étaler quelques paillettes sur les yeux et goûter au fameux burger d’Animal Kitchen. Oui, le même qui a déjà conquis les habitués du Point Ephémère, et qui à nouveau séduit bon nombre de d’estomacs ce weekend.Allongés sur l’herbe (ou le sable pour certains), nous profitons de la légèreté des sourires et de la tranquillité du lieu. Arrivée sur scène d’Otzeki, deuxième coup de cœur de l’équipe. Ce duo britannique déborde d’ondes positives, entre musique électronique sophistiquée et pop épurée. L’un est au synthé et à l’APC, l’autre à la guitare, au chant et à la MPC. Son déhanché restera d’ailleurs LE moment fort du festival pour une grande partie de la gente féminine présente devant la scène !

Ensuite, c’est Stand Wise qui reprend la scène, une autre recrue du zoo Animal Records. Le duo parisien s’est mis le public dans la poche dès les premières notes. Après 45mn de concert, AGAR AGAR fait son apparition. Tête d’affiche de ce samedi soir, ils ont surpris les festivaliers qui les connaissaient comme ceux qui n’avaient jamais entendu. Voguant avec aise entre des passages électroniques, chantés et même de la techno bien sale, ils ont mis tout le monde d’accord. Leur reprise de You Are My High a même encensé les plus vieux et les fans des années 2000.

Pour finir la nuit, deux DJ Sets éclectiques ont régalé nos corps endiablés. Swann et Moriarty a été à la hauteur de sa réputation parisienne : un set d’une délicate subtilité mêlant techno et house pointue. Enfin, Rondpoint a fini de nous achever à grands coups de kicks, comme ils savent le faire. Dur de s’endormir avec des étoiles plein les yeux, on savourera ces souvenirs sonores jusqu’à l’aube avant de sombrer dans un sommeil profond. Le réveil du dimanche matin à coups sera saupoudré de musiques du monde, d’afro-beat, de funk et de soul, pour repartir duvet et tente sous le bras en remuant le bassin. Pour retrouver à la navette notre chauffeuse préférée.Dur de mettre des mots sur ce subtil mélange d’émotions, la Douve Blanche nous apparaît de plus en plus comme LE festival à ne plus louper. Un rendez-vous d’initiés ouvert aux nouvelles têtes, un joli aperçu de ce qui se fait musicalement et humainement. Merci La Douve, on reviendra n’en doutez pas.
Et pour vous qui n’étiez pas là, on vous laisse avec l’hymne de ce week-end, ce morceau qui nous a fait oublier fatigue et problèmes du quotidien le temps d’un voyage autour du château. Such lovely days.


Report par Manon Beurlion et Jules Duchmann

Crédits photo: Camille Pierre