Report – Le sort s’en est jeté à Château Perché

Ce premier weekend d’août aura marqué la vie de quelques festivaliers. Il y avait les classiques Dekmantel, Neopop … de grosses usines bien huilées, avec panels de stars laissant peu de place au doute concernant la qualité. Et pourtant, c’est bien des centaines de personnes perchées, déguisées, motivées, perdues dans un petit village du centre de la France à qui je vais rendre hommage. Il s’en est passé des choses dans ce beau château, pour l’occasion costumé, mais je ne pourrais pas toutes vous les conter.

Arrivé le vendredi en fin d’après midi, après avoir passé le contrôle policier plus ou moins musclé, on pouvait découvrir un camping déjà bien motivé. On se rendait surtout compte de la différence d’organisation et de l’augmentation de la population par rapport à l’été dernier, ce qui augurait que du bon avant de s’engouffrer dans les festivités. Le temps de trouver l’emplacement parfait pour débuter l’apéro, on pouvait déjà observer les installations de Love Specs, prêtes à nous occuper sur le camping plutôt que de nous laisser nous reposer : 3 lieux de musiques (le fameux love camion et 2 autres scènes), quelques stands pour se ravitailler, des espaces pour chiller… Tout était prêt pour ne pas s’ennuyer pendant ce long week-end.Après quelques verres, le premier “point noir” se profile : trop peu de toilettes sur le camping. Durant les deux jours, ce petit manquement obligera les plus courageux à explorer les bois aux alentours. Une fois les aventuriers revenus, l’heure de se rendre dans ce fameux château a sonné : mais la motivation tardive en décidera autrement, une queue se profilant avant de pouvoir profiter des sonorités déjà audibles qui promettaient une belle ambiance à l’intérieur. Enfin rentré, on découvre cette belle bâtisse, mais également les décorations ajoutées ici et là par l’équipe organisatrice. C’est en parti pour cela qu’on vient à Château Perché : partout autour du bâtiment, à l’intérieur, dans les jardins, sur chaque scène, vous serez transportés dans un monde parallèle et onirique grâce à toutes les parures et ornements installés. Chaque scène avait son univers et sa scénographie bien développés, vous pouviez rajouter de petits espaces disséminés où chacun pouvait s’éloigner de l’effervescence pendant quelques instants.


Nos coups de coeur


  • La Salle des Archers, avec sa porte dimensionnelle en fond, hypnotisant complètement les gens venus taper du pied sur de grosses prestations techno.

  • L’Isle Enchantée, son parterre de fleurs centrale et son enceinte de verdure, décor parfait pour s’évader.

  • Le Théâtre des Poètes, avec son perchoir pour prendre de la hauteur sur la magie environnante.


Après un premier tour pour prendre ses marques et la température, on s’est vite retrouvé face au dernier petit problème de cette édition : une mauvaise logistique des tokens nous obligeant à patienter de longues minutes avant de s’abreuver.


C’est aussi ça la magie de Château Perché, une sorte de retour aux basiques : écouter la musique, profiter de l’instant présent sans vraiment chercher à savoir qui joue, qui nous entoure, quelle heure est-il, de quoi sera fait le lendemain…


De longues minutes passées, nous voilà fin prêt pour profiter des prestations des djs : pour cette première soirée, on se sera échauffé avec Tropikal Camel en live, qui aura su nous faire rester pour assister à un début de set très énergique de Hyenah : ce magicien du rythme caché derrière son style mi-soudeur mi-bedouin réussit facilement à hypnotiser la foule et à faire danser les créatures déguisées. Après cette dose d’afro-house, il suffisait de faire quelques pas pour accélérer le rythme et augmenter les basses dans la salle des archers où DJ Pete nous accueillait sans concession dans une chaleur presque insupportable. Après de longs kilomètres parcourus en se dandinant sur place, il était temps d’aller calmer un peu les esprits avec Stiglitz dans la volière, avant d’aller tranquillement se coucher.Cette année, les organisateurs avaient décidé de reposer les vieilles pierres du château quelques heures dans l’après-midi : pendant que certains se motivaient pour une douche rafraîchissante, beaucoup préféraient profiter des animations du camping : se poser à l’ombre des quelques arbres pour les plus fainéants, danser devant l’un des trois espaces aux styles différents, au gré des sonorités des djs tels que P2Z, Romain Dafalgang, The Butter ProjectSe faire masser, recouvrir de bodypainting, manger des fruits/pizzas/hot dog, planer solo avec un casque silent disco, compléter la fresque collaborative, découvrir le cosmic yoga… Il y en avait pour tous les goûts.

Ce deuxième jour, il était compliqué de choisir tant chaque scène avait son lot de performances à ne pas louper. Un début en douceur et sourire avec Carsten Conrad, puis la Cour Centrale qui, tout le week-end, proposa de belles surprises, puis Le Camion Bazar et ses invités tout aussi fous les uns que les autres, et enfin Lonely Ulf en live … tout cela donnait faim, heureusement de nombreux stands de ravitaillements étaient d’attaque pour satisfaire tout le monde (mention spéciale pour les fouées). Le ventre plein, il n’y avait plus qu’à profiter encore du Camion Bazar, de Deepbass et Behzad et Amarou avec une techno plutôt puissante, avant de divaguer de scène en scène, se laissant porter par les sonorités plus que par les Djs. C’est aussi ça la magie de Château Perché, une sorte de retour aux basiques : écouter la musique, profiter de l’instant présent sans vraiment chercher à savoir qui joue, qui nous entoure, quelle heure est-il, de quoi sera fait le lendemain…Si certains seront restés jusqu’au lundi, (contrôle de police oblige ou simple envie de prolonger la fête, on ne sait pas trop), ce long chemin du retour vers des contrées monotones nous laissera le temps d’assimiler ce qu’il vient de se passer : encore une fois, Perchépolis aura réussit à sublimer l’art d’organiser un festival. Il suffit de se balader sur le mur Facebook de l’événement pour voir les dizaines de remerciements de participants : de mémoire de festivalier connecté, c’est assez rare de sentir une telle unité. On passera au dessus des quelques couacs rencontrés ici ou là, et pour sûr on sera à nouveau les premiers à prendre nos tickets pour la prochaine envolée.


En bonus, quelques sets enregistrés par les artistes


 

 

 

 

 

 

 


Report par Bastien Sentubery

Dessin réalisé par _mint_kid_

Photos par Antoine Lecomte aka Greven