MIX #20 : Something You Hear


Les mots de Something You Hear


Pas besoin de chercher à être unique, le monde s’occupe de cela à votre place. Susciter de l’émotion, en revanche, c’est une toute autre histoire. Et en parlant d’histoires, j’en ai justement quelques unes à vous conter. Something You Hear est un projet en cours de finalisation. Pas de personnage, pas d’affichage, juste le son. Pas de genre d’appartenance non plus, les sentiers obscurs et lointains de la musique électronique recèlent déjà moult merveilles. Peu d’infos sur moi même mais plutôt des conseils :

Grandir dans un environnement en grande partie dédié à l’audio m’a fait comprendre plusieurs choses : faire preuve d’un esprit critique à toute épreuve, ne pas se laisser embobiner par le marketing actuel et surtout accorder son entière et totale confiance au véritable maître à l’oeuvre, vos oreilles. J’ai eu cette chance de pouvoir me doter d’un très bon matériel d’écoute, pratique malheureusement délaissée par bon nombre d’artistes.

Cela ne confère pas de différence apparente dans ma musique diront certains, et ils ont potentiellement raison. Mais je reste persuadé que comme tout instrumentiste, le choix du support d’écoute est capital dans le processus créatif, technique et inspirationnel. C’est l’unique intermédiaire véritable entre vous et la musique, gardez bien cet élément en tête. Encore plus pour un artiste électronique souvent vu comme un gentil extraterrestre de la part de certains de ses confrères acoustiques, l’incompréhension me dit-on. Et pourtant, la balle est dans le camp des premiers : les années 90/00’s ont vu émerger les home studio, provoquant la fusion du créatif avec le technique dans un vas et viens permanent. Le snobisme de certains studios commence d’ailleurs à s’étioler, la faute à une armée de petits malins en pleine « DIY Attitude » qui, par manque de budget, préfèrent prendre par eux même le taureau par les cornes. La frontière entre artiste et ingénieur son est ainsi devenue très mince à l’heure actuelle, les deux casquettes étant bien souvent nécessaires pour oser atteindre un rendu convaincant. Bref, ne vous laissez jamais trop influencé par les clichés en place, après tout ce ne sont que des futilités.

L’autre détail capital est on ne peut plus simple : prendre son temps. Il m’aura fallu 5 ans pour en arriver au niveau où j’en suis, surement 5 années de plus avant de pouvoir accéder à une certaine dose de « confort », 10 avant d’acquérir la pleine maturité. Il en va de même pour toi petit auditeur : saisir les subtilités d’un genre ou style en particulier demandent inexorablement de la redondance, de la passion et de la persévérance. Ne fait jamais le choix de la facilité, réfléchis toujours par toi même et place toi dans une auto critique permanente, de cette façon tes envies créatives seront sincèrement les tiennes, et seulement les tiennes. Aucun acquis total, les bénéfices du doute au profit de l’inspiration seule.