INTERVIEW : Electric Rescue, un artiste aux multiples facettes

Antoine Husson, alias Electric Rescue, fait partie de ces pionniers de la rave française qui aujourd’hui sont des mentors pour beaucoup. Avec de nombreux projets à son actif, en solo (Re.Kod) comme en duo (W.LV.S ou Möd3rn), Antoine ne s’arrête pas et continue de raconter son histoire à travers la musique. Que ce soit sur son propre label Skryptöm, qui célébrait ses 10 ans il y a peu, ou d’autres labels (Gynoid Limited, Rex Club Music), sa discographie semble inépuisable. Sa prochaine soirée Skryptöm aura lieu le 1er décembre, au Rex Club où il tient une résidence, avec comme invités P.E.A.R.L et Sigha. Avec plus de 20 ans d’expérience, retour sur le parcours d’un artiste aux multiples facettes.

La techno semble être pour toi une réelle histoire d’amour qui a débuté dans les années 80. Kraftwerk, Dépêche Mode ou encore Jean Michel Jarre ont dû construire ton monde à l’époque. De nos jours quels sont les artistes qui t’inspirent et/ou t’interpellent ?

Oulalalalaa, mon dieu, que la liste est longue ! Il y en a tellement qu’il serait impossible de te donner une vraie liste sans en oublier ou être frustré. J’aime énormément d’artistes et de styles différents qu’il faudrait presque qu’on prenne une semaine ensemble pour arriver à faire une liste qui tienne la route. Si on reste cantonné à la techno je vais citer quelques potes et influences donc forcément tous les artistes de Skryptöm mais aussi Inigo Kennedy, Sigha, Shifted, Truncate, Stanislas Tolckachev, Oscar Mulero, YYYY, Zadig, Antigone, Jeroen Search,.. et du côté des labels : Token, Dystopian, Ilian Tapes, …. Si on prend un peu d’Electronica : Autechre, Stroboscopic Artefact, Raster Noton… (Oui je fais des groupements de labels pour ratisser plus large et citer plus de monde). Bref on continue sur d’autres styles ? A ce rythme, on peut presque en écrire un bouquin.

Tu parles dans des interviews de certains autres projets en plus d’Electric Rescue et Re.Kod où tu n’as pas révélé ton identité tout en jouant à divers endroits. Comment réussis-tu à garder l’anonymat lorsque tu joues en club sous ces pseudos anonymes ?

Bah en faite…. j’échoue souvent (rires).  Les gens me reconnaissent mais jouent globalement le jeu et ne le crient pas partout. Donc d’une certaine façon je suis chanceux que les gens respectent cet anonymat. A la base, la techno est une musique sans visage qui vient du ghetto et est très underground. C’est vraiment cela qui m’a séduit. Aujourd’hui, les gens raffolent de l’inverse : la starification du DJ, l’image, la communication… mais moi çà ne m’intéresse pas. J’aime la musique électronique dans sa globalité c’est à dire créer et se produire en DJset ou en live. Je ne cherche ni la célébrité ni la richesse, ce n’est pas mon truc. Après, bien entendu, je suis content de vivre de ce que j’aime mais ce qui me fait vibrer par dessus tout c’est, par exemple, créer de nouveaux alias, faire de belles collaborations, créer et développer des labels avec des artistes, etc.

Peux-tu nous parler de ta relation avec Astropolis ?

Astropolis c’est la famille. Une famille nombreuse et soudée où tu acceptes tout, les bons et les mauvais côtés. Je vous rassure, il y a peu, très peu de mauvais côtés. L’un d’entre eux c’est cette distance qui me sépare de mes frères du Far West (rires). On fait énormément de choses ensemble : management pour certains artistes de mon label Skryptöm, booking, etc. De mon côté, je suis résident de l’édition estivale d’Astropolis et c’est une chance incroyable de pouvoir en profiter chaque année, l’ambiance y est unique et magique. Finalement, c’est une relation au quotidien sur plein de projets, des échanges humains sans problèmes d’egos déplacés. Tout est dans le respect et la construction.

Cette année, tu as fêté les 10 ans de Skryptöm et le label continue de grandir tout en gardant cet aspect familial. Toi qui es aujourd’hui un mentor pour de nombreux artistes, quels ont été les tiens à l’époque? Ceux qui t’ont aidé à grandir et développer ta carrière ?

J’ai vraiment dû tout construire tout seul. Je n’ai jamais eu la chance de trouver un label ou producteur qui s’est dit « Tiens ! Je vais miser sur lui. » Alors peut-être n’avais-je pas le talent, ou peut-être étais-je trop pressé ? Je ne sais pas. Mais fort est de constater que mon parcours s’est construit au travers de mes labels et événements ainsi que quelques morceaux emblématiques. Je pense que c’est ce qui m’a conduit inconsciemment à vouloir dénicher tous ces nouveaux talents – à travers mon label Skryptöm ou non. Malgré tout, j’ai eu aussi des coups de chance avec cinq personnes qui m’ont quand même soutenu, bien que je ne sois pas leur premier fan artistiquement. Il y a Laurent Garnier bien sûr qui a toujours mis en avant ma musique et celle des labels que j’ai créé. Sven Väth m’a fait sortir pas mal de choses sur Cocoon à l’époque car aujourd’hui ma musique est redevenue vraiment pointue. Boys noize, lui, m’a offert pas mal de visibilité à l’époque ce qui m’a permis de tourner un peu partout dans le monde. Et le dernier artiste qui m’a offert une belle visibilité est John Digweed avec Bedrock. Mais ces derniers labels (Bedrock et Cocoon) ne correspondaient pas forcément à mon univers. J’ai fais le choix de toujours écouter mes envies, suivre mon éthique, quitte à rater certaines occasions qui auraient pu faire davantage décoller ma carrière. Une musique plus pointue, le bidouillage sonore, sont des choses qui ont davantage de sens pour moi qu’un gros festival à Ibiza suivit d’un maximum de visibilité. Mais comme je vous en ai parlé dans la question précédente, la personne qui aura été la plus importante pour moi est sans aucun doute Gildas d’Astropolis. Il m’a toujours soutenu, aidé dans mes choix à tous les niveaux et mis en avant dans son festival.

D’autre part, tu as une résidence au Rex où tu organises les soirées Skryptöm. On pourra t’y voir notamment le 1er décembre prochain. Peux-tu nous parler de cette relation? 

Il y a ma famille bretonne (Astropolis) et ma famille parisienne : le Rex ; ce sont mes deux régions d’attache. On pourrait comparer le Rex à un salon dans lequel j’ai aménagé en 1990 pour ne jamais en ressortir. J’y ai grandi et vu presque tous les artistes que je voulais voir ; ce lieu fait partie de moi et, quelque part, j’espère en faire un peu partie aussi. Je ne suis pas un Laurent, je ne me comparerai pas mais je me battrai toujours, à mon petit niveau, pour que le Rex, qui porte l’histoire de la techno française, continue de faire vibrer le cœur de son public. Et, comme toujours,  je suis excité comme un môme à l’idée de rencontrer mes invités, Sigha et P.E.A.R.L, et de jouer là-bas le 1er décembre prochain.Virginie ma femme, qui est à mes côtés depuis le commencement, me dit de temps en temps en rigolant : « Mais tu n’en a pas marre de jouer tous les deux mois au Rex ? » . Et ma réponse ne change pas « Plus j’y joue et plus j’ai envie d’y jouer car je m’éclate là bas. Que ce soit à faire les warm’up electronica to techno et chauffer les esprits pendant 3h, faire exploser le dance floor en milieu de nuit ou encore faire planer les gens jusqu’à  la fin. Chaque heure de la nuit joué là bas est un pur plaisir. » 

Aujourd’hui y a-t-il des lieux où tu « rêverais » d’organiser, régulièrement ou non des soirées pour ton label?

Bien sur, il y en a plein !  Par exemple, le Berghain avec sans doute un rêve qui ne se réalisera jamais : celui d’organiser un focus Skryptöm mais je le tenterai sûrement un jour. D’un autre côté, j’aimerai que Skryptöm prenne une nouvelle dimension pour pouvoir proposer de beaux projets aux skryptopotes dans d’autres clubs. Nous développons de plus en plus de Skryptöm party un peu partout en France ou ailleurs. Récemment on en a fait à l’Arena à Berlinet on a une résidence au Club 1988 à Rennes. Je rêve d’une résidence au Vauban à Brest, c’est con mais c’est vrai, c’est un peu la maison aussi là bas. L’album des 10 ans de Skryptöm nous a vraiment aidé à mettre plus en avant le label et à proposer de plus en plus de Skryptöm night. C’est vraiment cool !

Tu as été le premier à inviter de nombreux artistes, qui aujourd’hui sont devenus des figures emblématiques de la scène internationale en France (Boys Noize,Gary Beck…). Comment déniches-tu les talents de demain?

Ah ! bah tu vois, çà me fait plaisir que tu ais remarqué cela. Je suis pas du genre à m’étaler, mais c’est vrai que la liste de mes premières fois en France avec des artistes est assez longue. Je passe beaucoup de temps a écouter de nouvelles choses, fouiller, dénicher la nouveauté. Par exemple, j’écoute toute la musique que je reçois (promo et démos) : ça me plait et je pense que c’est mon devoir. C’est uniquement comme çà que je déniche les artistes du labels et ceux  que je booke au Rex. Je fonctionne vraiment au coup de coeur, je ne booke jamais un artiste parce qu’il va faire venir du monde mais je le booke car il était dans mon fly case à plusieurs reprises et que j’en ai envie. Je pense que les gens qui me suivent sentent cette sincérité musicale et que c’est ce qui fait qu’ils me suivent. La sincérité c’est la plus importante des composantes pour durer dans la musique. Donc je fouille, je farfouine, je digge, j’écoute, je suis, … je kiffe.

De plus, quels sont les artistes que tu « rêverais » d’inviter/signer ?

Comme je disais, je ne fonctionne pas au name dropping mais je fonctionne à l’écoute de la musique. Donc les prochaines démos qui me feront vibrer seront celles que je rêverai de sortir. Il ne faut pas vouloir ce que les autres ont déjà, il faut créer et affirmer ce que l’on est. Bien sur si Inigo Kennedy, Sigha ou Oscar Mulero viennent me voir et me disent je veux faire un Skryptöm je ne vais pas leur dire de passer leur chemin. Mais je ne sortirai leurs morceaux que si ils me plaisent et je ne sortirai pas cette musique juste parce qu’elle porte leur nom. J’ai besoin de la musique, mais aussi de l’humain, si l’artiste est une personne qui ne colle pas à l’esprit, je ne pourrais pas la signer. Je ne veux pas de princesses sur skryptom, je veux des gens vrais et sains, qui sont là pour la musique et le partage.

Tu as co-réalisé le plateau artiste techno du Dream Nation en septembre. Comment cela s’est-il passé ?

Plutôt pas mal sur 2017, hormis une princesse désaxée qui nous a un peu ennuyée, je ne citerai pas de nom. Mais sinon ça s’est très bien passé avec Deborah – la boss de Dream Nation – qui m’a proposé de lui faire le plateau techno. J’ai une vision assez précise de ce que je voulais lui proposer et elle a apprécié. On s’entend très bien et on a un rapport très direct, humain et clair et elle me laisse une liberté artistique importante en restant raisonnable dans les budgets ce qui me va très bien. La course aux cachets débiles et exorbitants de certains me fatigue et je ne veux pas rentrer dans ce jeu là. Il y a d’immenses artistes qui sont raisonnables financièrement et donc ils seront toujours mes premiers choix si la musique colle à la vision que j’ai de cette scène. Je prépare déjà l’édition de 2018, j’ai envie de donner à la scène techno de Dream Nation une image techno sans concession mais fédératrice avec l’esprit et l’éthique.

En avril, dans une interview, tu dévoiles l’envie de créer un label dédié à ta musique, où tu pourras t’exprimer librement. Où en est ce projet ?

C’est en cours. Je viens de finir les premiers morceaux et je bosse le concept / l’artwork, cela va arriver début 2018 logiquement. Skryptöm doit rester ce label développeur de talents et de rencontres entre les artistes internationaux et nos artistes, mais ce nouveau label sera plus un terrain d’expression personnel. Quelque part où je prendrai mes propres risques, sans limites, et où je n’engagerai que moi. Cela peut paraître égoïste certes – ce qui est loin de me ressembler – mais aujourd’hui j’ai besoin d’avoir cette zone d’expression en plus de tous mes projets connexes de labels et collaborations. Les sorties seront parfois très Electric Rescue mais il y aura aussi pas mal de surprises, et bien sûr ce sera du vinyle of course !

Tu jongles entre pas mal de projets, comment t’en sors-tu ? (distribution du temps de travail, identité sonore différente..)

Je ne sais pas, je vis dans un gros magma de n’importe quoi et j’ai la chance de toujours bien m’en tirer (rires). J’en fait halluciner quelques uns autour de moi mais je ne contrôle pas cette passion.. je la laisse prendre possession de ma vie. Après évidemment je stoppe tout de temps en temps pour laisser un peu de place à mon fils Zadig, ma femme Virginie, ma famille et tous mes amis.  J’ai la chance de ne pas avoir besoin de beaucoup dormir mais j’ai surtout la chance de vivre de ma passion et c’est un luxe aujourd’hui. Chaque action réalisée chaque jour est un plaisir et il faut savoir rester humble pour cela. En ce moment je cherche quelqu’un pour travailler avec moi en communication sur les labels/artistes/soirées/etc. J’ai vraiment envie de faire passer un cap à Skryptöm et toute son activité et seul je n’y arriverai pas. Comme pour la musique, je fouine, je regarde, j’observe, je démarche, je rencontre et puis sous peu je trouverai la pépite, la locomotive qu’il me faut pour passer ce cap.

Est-ce que tes autres projets comme W.LV.S ou Möd3rn influencent ton travail personnel?

Bien sûr, tout ce que tu fais influence la suite de tes actes et pensées. Je ne suis pas schizophrène, je suis une seule et unique personne avec mes sentiments et envies donc forcément l’ensemble est auto-impacté. Il y a des échanges de recettes musicales entre nous tous.

Tu sembles porter beaucoup d’intérêt sur le relationnel, la sincérité et le partage, que ce soit dans la façon dont tu manages ton label Skryptöm ou dans ta vision de la scène électronique. Aujourd’hui penses-tu que les consciences évoluent ou pourraient évoluer de façon à retrouver la vibe et l’unité des 90’s ?

La première partie des années 2010 me donnait un ressenti assez individualiste. Notamment au travers de cette scène techno où les artistes me paraissaient beaucoup renfermés et protectionnistes ce qui est contraire à l’essence même de ce mouvement techno rave : l’ouverture et la culture de la différence. Mais mes différentes expériences récentes, me font sentir enfin un début de volonté de réouverture pour certains et j’espère que ce sentiment va s’amplifier. C’est essentiel si cette musique veut perdurer et fédérer. Si on devient élitiste et intégriste on fonce vers l’implosion. La techno est né d’un mélange de genre et il ne faut jamais l’oublier.

Comment vois-tu le rôle d’un artiste dans le monde d’aujourd’hui?

On est parti dans la disserte de philo là (rires) ! Mais l‘intervention de l’artiste dans la vie d’aujourd’hui comme dans celle de tous les temps est essentielle, elle fait partie de la vie. L’artiste amène en tout genre le relief de la vie : il provoque, propose, choque, questionne, transmets des sentiments que ce soit la joie, la mélancolie, les doutes, etc. Bref l’art et la culture sont essentiels. Lorsqu’on enlève l’art et la culture à l’homme, on touche rapidement les dérives et les extrêmes, et l’homme court à sa perte. L’exemple caricatural du moment est l’extrémisme religieux qui coupant la liberté d’expression entraîne la violence et son auto-destruction -vaste débat. Le rôle de l’artiste vient expliquer et accompagner la vie pour la rendre soit plus consciente, soit plus rêveuse et nous avons besoin des deux.

Afin de patienter jusqu’au 1er décembre, quels sont les cinq sons que tu donnerais à tes auditeurs pour se mettre en jambes ?

Alors on va prendre un morceau par invité.

Je suis amoureux du morceau de sigha sur token qui est super deep mais tellement bon « christ figure » mais bon l’autre face de ce disque est énorme aussi :

Un morceau de P.E.A.R.L aussi, enfin plutôt un remix qu’il a fait pour Matthias Fridell sur Gynoid :

Il y a le dernier Chris Clark (enfin Clark maintenant) le Honney Badger qui est bien fou

Un truc bien mélodieux les bras en l’air que j’ai fait avec mon pote Kmyle, pour notre nouveau projet LAVAL sur Stockolhm : the Emotion Machine.

Un remix que j’ai fais pour Clément Landrau sur le label Unpolished

Et pour finir peux-tu nous parler de tes futurs projets ?  Une exclu à nous dévoiler?

Comme nous en parlions tout à l’heure je bosse énormément sur le nouveau label dédié à Electric Rescue dont je dévoilerai le contenu début 2018. Il y a aussi un album en cours de réalisation avec Gaspar Claus suite à notre rencontre pour l’émission variation de Culture Box et Sourdoreille. Dix titres que nous allons fignoler et mixer d’ici peu puis il nous faudra trouver une maison de disque pour le sortir. C’est un ovni, mélange de musique électronique, de classique, de musique expérimentale et mélodieuse, j’ai vraiment hâte de le finir. D’autre part, il va y avoir une grosse annonce par rapport à Möd3rn, et avec Manu Le Malin, sur notre projet W.L.V.S, on va pas tarder à rentrer en studio. De plus, j’ai une nouvelle collaboration que j’ai lancé avec Kmyle en début d’année 2017 qui s’appelle LAVAL et qui a vu ses deux premières sorties sur Stockolhm ltd cette année. On prépare un EP pour janvier 2018 et un mini album pour le premier trimestre 2018 entre techno et electronica. Bref, pas mal de choses sympas.

Et puis pour finir, voici les 3 prochaines sorties de skryptom pour commencer :

skrpt34 : Wlderz – souvenir EP – incl. Pär Grindvik remix
skrpt35 : MaximeDangles – Brumes EP incl. Antigone remix 
skrpt36 : Moteka – Asgardia EP incl. Jeroen Search remixes and Hemka

Plus tard dans l’année arriveront les albums de WLDERZ et de MOTEKA, ainsi que des petits nouveaux, notamment un joli duo bien original, avant l’été 2018. La porte de Skryptöm est toujours ouverte même si de l’extérieur on reflète une sorte de famille super soudée – et c’est le cas – mais cette famille est vraiment ouverte aux prochains qui nous feront vibrer.

Rendez-vous le 1er décembre au Rex Club pour la Skryptöm night avec P.E.A.R.L, Sigha et Electric Rescue.

Plus d’informations : ici